Jean-Michel
Nicolau
Pour qui commence à photographier, au début des années 70, il y a les incontournables - Leica, Cartier-Bresson, Instant Décisif, Tri X et Filet Noir - en dehors desquels point de salut...
Frustrations collatérales assurées!
Découverte de Gibson, Frank, Plossu,,, et, peu à peu, se desserre l'emprise tutélaire. Puis Bouvier, Riboud, Pam, Salgado, mais avec cette idée, toujours, que c'est ailleurs que cela se passe : loin du confort de nos habitudes visuelles et de nos certitudes sociétales.
Le sort de la photo, dès lors, sera lié au voyage, dont on nous dit « qu'il nous défait » mais dont on ne peut nier qu'il donne un œil plus vigilant et plus aguerri.
Vient le jour enfin où le photographe comprend qu'il lui faut, s'il veut continuer à exister dans un monde désormais saturé d'images, ne plus s'effacer derrière son sujet mais affirmer son propre univers. Passer d'une photographie documentaire à une photographie ouvertement subjective, dans laquelle les partis pris formels mis en œuvre seront au moins aussi importants que les sujets eux-mêmes.
Jean-Michel Nicolau